Je crois en maintenant et cela veux dire que quand je commence à travailler sur un tableau, je commence toujours directement sur la toile. Je ne fais pas une esquisse parce que je trouve qu’une phase préparatoire peut banaliser l'intensité de l'art, limiter l'expressivité et tuer la dynamique de création. Je n’aime pas prévoir le résultat final de mon œuvre avant que commence. Je sais bien que j’ai quelque chose à l’intérieur à raconter, à montrer, à commencer et à partager. Je laisse tout simplement l’inspiration guider ma main à peindre ce qu’elle veut.
Pour moi, j’aimerais bien me sentir au cœur du processus de la création de mes tableaux au moment de la production. On ne peut pas dicter la dynamique des bruches, l'interaction des formes et des couleurs. Pour chaque pièce, l'interaction est différente et le choix de couleurs reflète toujours le thème du dialogue. Les dialogues sont les processus de trouver les couleurs, les coups de pinceau et l'interaction entre tout - l'interaction avec la toile, le monde et moi. Par exemple, une couleur rouge reflète quelque chose un jour, et une autre chose dans un autre jour. Le rouge ne peut seulement être la douleur, l'amour, mais aussi l'histoire de la solitude. Tout dépend de la valeur de dialogue entre les couleurs, les traits, les formes, le monde et moi.
J'aime l'idée que la peinture est à la fois l'art finale et une esquisse en même temps, une contemplation individuelle et non pas une imitation. Cela peut garder la vérité, l’honnêteté et la singularité de mon art. Il n'y a pas de place pour le mensonge dans mon art. Les pièces sont toujours la vérité de ce moment-là, de ce moment de ma vie. Sinon, la peinture est une interprétation abstraite de ma pensée; elle est une manifestation d'un ouvrage sur le monde invisible. Cette interprétation se reflète dans une œuvre d'art. Il est alors à moi de comprendre honnêtement moi-même.
Et comme Picasso a dit: " Nous savons tous que l'art n'est pas la vérité. L'art est un mensonge qui nous fait comprendre la vérité, du moins la vérité qui nous est donné de comprendre. L'artiste doit connaître la meilleure manière, pour convaincre les autres de la véracité de ses mensonges." (Les Arts, Picasso parle, New York, mai 1923.)
J'aime cette expression de Picasso, même si elle peut contenir une contradiction, mais cette contradiction est l'expérience de l'expérience de travail de l'art et de la compréhension de l'œuvre d’art.
Dans le processus de création de mes peintures et dans la transition de l'abstraction de la pensée à la toile, je dois être présent dans chaque étape en créant mon œuvre d’art. Si elle est sur la liberté d'expression, elle doit donc montrer mon point de vue. Au moment de la création, mon travail doit être ce que je trouve important, expérimenté et honnête. Il ne peut avoir la liberté de parole si personne ne parle ou exprime soi-même. Je suis responsable de ce que je dis et ce que j'exprime. Voilà ce que la liberté d'expression est pour moi: la responsabilité de mes propres mots et la façon que j’utilise pour les exprimer.
Je travaille avec la peinture à travers un dialogue entre la toile et moi. Un dialogue où je tente de lâcher de la perfection, afin que je puisse définir la ligne brute et l'expression elle-même. Un dialogue sans paroles, mais en même temps assez riche pour créer une œuvre d'art capable d'exister. Je donne la toile une forme et la toile me demande de donner plus. Je prolonge donc dans la profondeur de la toile et je la donne une âme, une histoire. Grâce à ce dialogue, je combine entre le sujet créateur qui est « le moi expressif» et les objets vivants de la création. Je prends le plaisir de la création et le plaisir de prendre la place de mon matériel: mes pinceaux, mes toiles, mes couleurs ... Ce rythme de création me permet aussi d'établir un dialogue avec le spectateur sans rien dire.
Mes peintures sont des dialogues sur quelque chose ; j’ai un dialogue avec la toile et je crée un débat, des affrontements et des défis, des attitudes et des croyances à propos de sujet. Cela pourrait être à propos de la liberté d'expression, ce qui nous arrive lorsque nous nous concentrons sur le succès et non pas sur nos éléments internes ou à se souvenir des amis perdus et lier le passé au présent.
Les thèmes de mes peintures n’sont pas clairs au début, mais dès que l'œuvre d'art avance, le thème, les discussions, le débat se concentrent et montrent mes points de vue. Il n’est jamais question d'avoir raison ou tort, mais il me donne la possibilité de rechercher et de sentir la question pertinente et de cette façon de la réaliser. Ce que je fais par la suite est à moi, mais il est l'occasion de prendre conscience de mes choix.